Comme tous les vendredis le groupe des jeunes sapiens récalcitrants se retrouve pour une longue séance de tapas à l’Ayo, sur les bords du lagon. ÈveA est présente : ce soir Stan officialise son duo. Visiblement il considère qu’au bout de trois semaines, les sentiments, ou les calculs, ont fait leur œuvre et autorisent à se projeter dans une complicité au moins au-delà de l’été. Ça va chambrer ! Entre humains on ne se refait pas, comme disaient les anciens !
— Les amis, l’histoire est en train de s’écrire alors, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, mon Journal va enregistrer notre conversation.
— Bah non, mais pourquoi, Charlie ?
— Parce que nous avons une invitée particulière, ta nouvelle copine, et pas n’importe qui cette fois !
— Tu ne t’en remets décidément pas, navrant.
— Stan, laisse tomber. Et toi, Charlie, pas de soucis, tu peux y aller. Et rassure-toi : si ton Journal bogue, mon système informatique est aussi mon journal de bord à moi et capte tout de ma vie, alors je te filerai les données.
— Parfait. OK, alors, Journal, enregistre et transcris, chapitre dix toujours, point deux.
— Bon, d’abord, au nom de la cause féminine, on te souhaite la bienvenue dans la bande, ÈveA !
— Merci, Kébé, j’apprécie !
— Et aussi parce que nous allons devoir cohabiter de temps en temps dans l’appart si tu rends visite à notre cher coloc Stan.
— Déjà, rassure-nous, tu n’as pas trop besoin de squatter la salle de bain le matin ?
— Un peu quand même, mais pas de panique, Kébé, je fais mon nettoyage à sec !
— Ta super coiffure ?
— Bah, tu vois, Ijéoma, un miroir, une brosse et, pour tout te dire, quelques shampoings secs de temps en temps !
— Shampoing au silicone, ha, ha !
— Vraiment hilarant, Charlie ! Tu commences fort.
— Oh, ça va, rigole un peu ! Tu sais, ÈveA, il n’y a pas de raison pour qu’on ne devienne pas copines. Mais je dois te faire une confidence sur mon meilleur ami : Stan a toujours été attiré par le latex. L’odeur a fini par l’habiter et par conditionner ses inclinations même sexuelles.
— Comment ça, « toujours » ?
— Oh ! Si tu savais les premières compagnes siliconées qu’il a connues !
— Nippones mais décérébrées !
— C’est ça, t’as raison, Dim ! Il a fait son éducation sentimentale dans la garçonnière de son père, au contact froid des vieilles poupées à l’odeur de vanille !
Lien vers la page de présentation : Augmente-moi – Minos Editions.